1.Un travail uniquement basé sur la performance
Un des points noir souvent observé dans la préparation physique des basketteurs est le travail uniquement dirigé vers la performance. L’exécution des mêmes mouvements spécifiques que lors de la pratique du basket-ball avec l’ajout de contraintes (vestes lestées, élastiques etc…) créent un stress supplémentaire.
L’utilisation unique de ces mouvements spécifiques amplifie la charge de travail sur des muscles et articulations déjà beaucoup sollicités et accentue les déséquilibres et mauvaises exécutions. Ce qui amènera à des blessures !
Le travail spécifique est indispensable mais il doit être précédé et couplé de tests (points suivants) et d’ exercices de mobilité fonctionnels qui mettront en évidence les lacunes et les aisances des joueurs. Mais également d’un travail de renforcement musculaire (renforcement général avec une attention particulière sur les muscles antagonistes) à poids de corps et avec charge additionnelle mais aussi d’un travail de gainage (statique puis dynamique).
Ainsi que des exercices de prévention blessure de type proprioception.
2. Trop peu de bilans et profils joueurs établis.
Hormis les examens médicaux basiques et quelques tests navettes d’endurances (type luc léger ou 30-15 de Martin Buchheit) peu de tests et évaluations sont mis en place.
Le problème rencontré lors-qu’aucun tests n’est établi, est que l’on va proposer un travail non individualisé. Les séances vont donc convenir à quelques joueurs et pas du tout au reste de l’équipe, notamment au niveau de l’intensité ou dans certain cas l’intensité sera trop faible ou trop forte par rapport à la cible choisi. On va alors sous entraîner les athlètes qui perdront en condition physique ou à l’inverse les sur entraîner, dans les deux cas on se trouvera avec des athlètes hors de forme, moins performant et plus susceptible de se blesser.
Dans certains cas, les mouvements et exercices proposés sans bilan seront impossibles à réaliser ou pas adaptés à la morphologie, au niveau de souplesse et aux antécédents de blessures des joueurs.
« Mesurer c’est contrôler »
Ainsi pour chaque joueur, il serait intéressant d’établir un profil, en prenant en compte : son caractère (timide, agressif, leader etc), son type de morphologie, sa myotypologie (c’est à dire le type de fibres musculaires dominantes de l’athlète. Exemple: plutôt fibres rapides ou lentes) mais également sa souplesse, ses blessures etc…Ceci afin de lui proposer une planification personnalisée efficace et totalement adaptée.
Pour point de repère combien de joueurs connaissent leur « max » sur des mouvements de musculation ? Haltérophile ? Leur vitesse balle en main sur 5 m ? leur vitesse de réaction à un signal?
Quelques points qui nous laisse deviner les nombreuses choses à mettre en place.
3.Pas de protocole de récupération
La plupart du temps aucun protocole de récupération n’est proposé aux joueurs que ce soit en fin d’entraînement, en fin de match ou les jours de repos. De même la récupération lors des séances est souvent aléatoire. Pourtant la récupération fait partie intégrante de la performance sportive.
Dans la séance :
Une récupération adaptée va permettre de travailler sur la bonne zone de travail ou de resynthétiser les substrats nécessaires à l’exécution d’efforts maximaux etc…
A l’échauffement, en fin de séance et jour de repos:
L’intégration de protocoles régénérants comme les auto- massages à l’aide de foam roller (déjà utilisés par Team Usa par exemple) favorisera le retour veineux, un gain de souplesse, et la destruction des « trigger point » (points d’accroche créant des douleurs latentes et des pertes d’amplitudes de mouvements) et donc préviendront des blessures.
Ces protocoles d’auto-massage pourront également être intégrés en pré-échauffement avec des massages adaptés (vidéo démo). Il a été prouvé scientifiquement que les auto-massages avec foam roller réalisés avant l’effort augmentaient la force de contraction des muscles massés contrairement aux étirements passifs (à proscrire avant l’effort) qui diminuent ce pouvoir de contraction.
Il serait alors intéressant pour les clubs, entraîneurs et joueurs de mettre en place des séances d’auto-massage avant et après les entraînements et matchs. Ceux-ci seront également très bénéfiques après les longs voyages en bus et avions qui rendent les jambes lourdes.
Des bains dans l’eau glacée (principe de cryothérapie) peuvent également être intégrés mais ceux-ci ne sont pas à reproduire trop régulièrement pour ne pas freiner les adaptations musculaires.
4. Aucune quantification de la fatigue
Comme pour les « profils joueurs », il est intéressant d’estimer la fatigue des joueurs et de la quantifier.
Cela peut être fait au travers de discussions informelles (demander aux joueurs le niveau de difficulté ressentis sur tels ou tels exercices et séances, la qualité de leur sommeil etc…).
Mais aussi grâces à des tests et observations (ex : un joueur d’ordinaire très explosif qui devient moins agressif, ou qui n’arrive plus à faire la différence sur son premier pas peuvent être des alertes).
Il faudra parfois accepter de perdre un peu de temps pour être plus performant par la suite. En privilégiant la fraîcheur des joueurs avec la mise au repos plutôt que l’avancement collectif.
Vous aurez compris au travers des quelques points abordés dans cet article, que le principe du « no pain, no gain » s’avère être contre productif et totalement révolu.
S’entraîner dur oui mais intelligemment.
Rédigé par Pierre Loddo
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